Le 29 mars 1967, le premier sous-marin nucléaire prenait la mer à Cherbourg, lancé par Charles de Gaulle. Des cérémonies vont célébrer l’événement, notamment à La Cité de la Mer.
La Presse de la Manche
« À 10 heures précises, la Caravelle présidentielle atterrit à l’aéroport de Maupertus, suivie de plusieurs autres avions, transportant une grande partie des 500 personnalités civiles et militaires devant assister à la cérémonie : le ministre des Armées Pierre Messmer, Alain Peyrefitte, ministre de la Recherche scientifique, les chefs d’état-major des trois armées, tous les ingénieurs impliqués dans le programme… Et pas moins de 14 amiraux ! »
Mais revenons à ce 29 mars 1967. À 10 h 30, Charles De Gaulle entre dans l’arsenal par la porte du Midi. 7 000 à 8 000 personnes attendent sur les quais de l’avant-port militaire. Il est 10 h 42. Après une courte allocution de Pierre Messmer, ministre des Armées, le président de la République appuie sur le bouton.
Une ou deux secondes après, la coque du Redoutable s’ébranlait avec décision, glissait parfaitement le long des deux coulisses graissées qui la supportaient, et l’arrière effilé du sous-marin ne tardait pas à s’enfoncer dans le bassin, soulevant une gerbe d’écume.
Un événement aussi vécu par Marcel Le Liboux. Sous-marinier à bord du Redoutable, il se souvient de cette cérémonie historique. « C’était une journée spéciale. Nous étions en centre de formation à Cadarache, et nous avions été conviés. Mais à Cadarache, c’était la tenue d’été de rigueur, alors qu’à Cherbourg, il fallait mettre le manteau d’hiver », sourit le retraité.
J’ai été finalement le seul à être admis parce que j’avais la tenue réglementaire. J’ai pu aller dans la tribune officielle, quelques rangs derrière le Général de Gaulle. Alors que mes camarades se sont retrouvés à l’esdra, une caserne derrière des vitres. Mais finalement, moi je n’ai vu que Le Redoutable plonger, cela n’a duré que quelques secondes. Alors qu’eux avaient une très bonne vue, et ont davantage profité du spectacle.